Domaine Jacques Selosse

Le domaine a été créé fin des années 1940 par Gisèle et Jacques Selosse. La première production de bouteilles l'a été en 1964. En 1989 la totalité de la production a été vinifié au domaine.

En 2024 le domaine cultive 9ha de vignes sur 61 parcelles situées sur les communes d'Avize, de Cramant, d'Oger, de Le Mesnil sur Oger, pour le chardonnay et pour le pinot noir les communes de Mareuil sur Aÿ, Ambonnay et Aÿ. Le domaine est passé en AB en 1990, puis biody en 1996 en 2004 ces cahiers des charges ont été abandonnés et s'est dirigé vers la permaculture suite à la visite de Monsieur Masanobu Fukuoka dans son ile de Shikoku, en février 2004. L'esprit utilisé est "le juste geste", celui qui ne dénature pas, qui de fait pas usage d'artifice, qui ne correspond pas à une colonisation mais à un respect des indigènes, qui n'est pas basé sur l'analyse mais sur un regard empathique et holistique. L'important est que le vin puisse répondre aux questions : où es tu né et quand es tu né? Jamais nous nous pensons winemaker mais nous sommes "une sage femme" qui met au monde avec respect de la personnalité faite de la somme des qualités et des défauts. Gommer les défauts c'est rendre consensuel et gomme le lieu de naissance. Le reproche fait très souvent c'est le vieillissement que nous apportons à nos cuvées. Nous l'assumons, le vin n'est pas un jus de fruit mais est issu de la métamorphose du jus de raisin en un produit complexe et subtil qui mature (respire, s'oxyde) pour révéler les sels minéraux qui étaient présent dans la sève.

Nos bases de réflexion : 

Un terroir est est la somme du biotope (physique) et de l'écosystème associé (organique, vivant). Vouloir modifier l'un ou l'autre c'est modifier l'originalité. 

Bon ou beau n'est pas une finalité mais authentique, l'est. 

Ce qui est permanent dans ce qui change. L'autre même. L'inné, l'acquit. Le génotype, le phénotype. 

Saisir l'originalité, la singularité du lieu de naissance par l'exploration des racines conférent à la sève sa spécificité.

C'est ce que je pense savoir qui m'empêche de chercher.

La nature est fantasque et capable de fantastique.

Les méditerranéens ne sont pas fainéants, ils ont compris que la nature fait mieux que l'humain. L'humain est capable de normal basé sur des normes ; la nature est capable d'extraordinaire.

Il faut oublier les cahiers des charges qui sont des normes déguisées, sont des religions avec des obligations et des interdictions. Pour le vivant il faut faire appel aux philosophies qui face à une même question permet de répondre de façon différente (ça dépend) car l'environnement est différent. Les philosophies qui nous nourrissent sont le Tao et le Bouddhisme.

La honte pour nous serai que nous soyons accusé de produire des vins insipides.

Substituons l'éthique à la technique.

Il n'y a pas de possibilité d'acheter au domaine

Vinification à maturité du fruit (apothéose gustative), départ spontané de la fermentation alcoolique, nous n'avons aucun moyen pour contrôler la fermentation malolactique, elle se fait ou ne se fait pas. Avec un raisin mur et des temps d'élevage d'au minimum 7 ans, il n' y pas d'impact. Fermentation en futs neuf à 25%. Les fûts sont réfléchis en fonction du nombre de pépins moyens par baies, en fonction de la date de vendange, en fonction du rendement à la parcelle, en fonction de fraction au pressurage, en fonction du couple que forme le jus de la parcelle avec un type de fûts (tonnelier, âge du fut, formats (228l ou 400l). Ce qui est recherché c'est la respiration. Les ouillages sont réalisé une fois  l'automne, nous acceptons ainsi l'arrivée de la flore en surface, qui est une protection contre le développement de bactéries par la production d'antiseptique l'ors de la multiplication de ces levures. Nous en avons une observation fine et si ce voile grisaille, jauni, c'est le signe qu'il n'y a plus de multiplication alors il n'y a plus de protection naturelle ; dans ce cas nous procédons à un ouillage.